Et si c’était finalement lui ? Près de deux mois après les élections législatives, un nouveau nom est sorti du chapeau, lundi, parmi les nombreux prétendants et candidats putatifs au poste de Premier ministre : Thierry Baudet. Celui qui est actuellement président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) aurait désormais les faveurs d’Emmanuel Macron pour remplacer Gabriel Attal. Retour sur le parcours d’un homme méconnu du grand public, réputé pour son sens du compromis.

Thierry Beaudet, 62 ans, est instituteur de formation. Il a été élu en mai 2021 président du Cese. Considéré comme la troisième chambre de la République, l’organe porte la voix de la société civile (associations, syndicats, organisations patronales…). Mettant en avant un « parcours d’engagement », le responsable a également consacré une large partie de sa carrière au secteur mutualiste, et a ainsi présidé la Mutuelle générale de l’éducation nationale (MGEN) de 2009 à 2017 et la Fédération nationale de la mutualité française (FNMF) de 2016 à 2021.

En sa qualité de président du Cese, Thierry Beaudet a supervisé la convention citoyenne sur la fin de vie lancée le 13 septembre 2023, une responsabilité déjà confiée à l’époque par le président de la République. 150 citoyens tirés au sort avaient travaillé en amont du projet de loi sur la fin de vie, dont l’examen avait été interrompu par la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron au lendemain des élections européennes remportées par le Rassemblement national (RN).

Opposé à la dissolution

Celui qui est aujourd’hui présenté dans l’entourage d’Emmanuel Macron comme « une option très sérieuse » pour Matignon avait critiqué à la fin du mois de juin la dissolution surprise de l’Assemblée nationale et l’organisation d’élections législatives anticipées. Thierry Beaudet a affirmé à l’époque ne pas avoir « compris » cette décision du président qui plongeait la France « dans une crise politique et démocratique sans précédent ». Sur le plan politique, il a également adopté des positions tranchées en faveur de l’euthanasie ou contre la loi immigration – allant jusqu’à manifester le 21 janvier à Paris.

Vanté par ses soutiens pour ses capacités « d’écoute » et décrit comme « un homme d’équilibre », « très gros bosseur » et à la « capacité réformatrice importante », Thierry Beaudet travaillait jusqu’à présent à une nouvelle candidature au Cese.

Depuis la démission de Gabriel Attal le 16 juillet dernier, son gouvernement est devenu le plus long à gérer les affaires courantes dans l’histoire de notre pays.